Bonne nouvelle pour tous les fans de cette série culte de la fin des années 1990: avec «And Just Like That...», l’histoire des quatre meilleures amies continue. Mais l’image de la femme de l’époque correspond-t-elle encore à celle d’aujourd’hui?
L’une d’entre elles manquera cependant au casting de «And Just Like That…»: Kim Cattrall, qui interprète Samantha, ne sera cette fois pas de la partie. La suite de la série s’en tiendra donc au récit des tribulations des personnages incarnés par Sarah Jessica Parker, Cynthia Nixon et Kristin Davis.
Mais à l’approche de la sortie de ces nouveaux épisodes, on peut se demander dans quelle mesure les profils de Carrie, Miranda, Charlotte et Samantha sont encore en adéquation avec l’image actuelle de la femme. Car la perception que l’on avait des personnages de «Sex and the City» à la fin des années 1990 n’est plus la même que celle que l’on aurait aujourd’hui.
Alors qui est l’héroïne à présent?
Si nous n’aspirions auparavant qu’à ressembler à Carrie Bradshaw, les attributs de la femme idéale actuelle ont changé. On aime bien Carrie, c’est sûr. Surtout ses tenues scintillantes et son inoubliable histoire d’amour avec Mr Big (Chris Noth, 66 ans). Mais ce sont précisément ces caractéristiques qui ne font plus aujourd’hui de Carrie un exemple. Elle accorde beaucoup d’importance aux détails superficiels et en fin de compte, elle ne dépend toujours que des hommes.
À l’heure actuelle, alors que le féminisme a le vent en poupe, on préfère s’inspirer des femmes comme Miranda ou Samantha. Tandis que la première est une avocate assumée qui fait passer sa carrière avant tout le reste et n’a pas nécessairement besoin d’un homme pour être comblée, la seconde se donne les moyens d’obtenir ce qu’elle veut, sans tergiverser. Si Miranda et Samantha étaient loin d’être les personnages préférés des spectatrices à la grande époque de la série, ce sont pourtant elles que les femmes d’aujourd’hui chercheraient à imiter.
Et Charlotte alors? Intimement convaincue par le mariage et les traditions, elle ne correspond pas plus aujourd’hui qu’hier à la représentation de la femme. Son personnage aurait certainement trouvé écho auprès du public du XIXe siècle.
La mode se voudra-t-elle plus durable?
Les tenues de Carrie sont légendaires. Mais là encore, le modèle commence à se fissurer: de Christian Louboutin à Manolo Blahnik, et de Dolce & Gabbana à Gucci, l’illustre garde-robe de Carrie fait la part belle aux grands couturiers et créateurs de chaussures.
À l’époque, la costumière Patricia Field (79 ans) s’est plu à vêtir le personnage principal de tenues tantôt sportives, tantôt élégantes et tantôt romantiques.
La mode était un élément essentiel de la série et de ce côté-là, la durabilité ne faisait pas vraiment partie des considérations de base. Mais à l’heure où l’utilisation responsable des vêtements fait l’objet d’une réelle prise de conscience, ce schéma peut-il encore faire des adeptes? Laissons-nous surprendre, peut-être que la Carrie de «And Just Like That…» aura-t-elle appris à privilégier les créateurs dotés d’un certain sens de la durabilité...?
Une série à l’avant-garde
Il n’en reste pas moins que «Sex and the City» était à de nombreux égards une émission parfaitement en avance sur son temps. Aucun autre programme n’avait jusque-là osé parler aussi ouvertement de sexe.
Les quatre copines discutaient sans tabou de sujets qui ne trouvaient pas leur place habituellement à la télévision. Notamment pas dans la bouche des femmes.